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Un port d’attache pour les pédiatres. Une voix pour les enfants.

Pendant les élections, demandez à vos chefs de rendre justice aux enfants des Premières nations

Affiché le 30 septembre 2015 par la Société canadienne de pédiatrie | Permalink

Catégorie(s) : Défense d’intérêts

Ce blogue est rédigé par Cindy Blackstock, Ph. D. (directrice générale) et Courtney Powless (coordonnatrice de l’éducation et de la mobilisation publique) de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières nations du Canada.

En juin 2015, des milliers de personnes se sont rassemblées au centre-ville d’Ottawa pour participer aux cérémonies de clôture de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR). Pendant six ans, la CVR a enquêté sur le système de pensionnats indiens et rassemblé les histoires de plus de 6 000 témoins et survivants. Pendant les cérémonies, le CVR a diffusé ses observations et ses recommandations pour réagir à l’héritage dévastateur des pensionnats sur les individus, les familles et les communautés des Premières nations. En troisième place sur la liste de 94 appels à l’action figure la pleine mise en œuvre du principe de Jordan par tous les ordres de gouvernement.

Dans un système complexe de financement et de prestation de services, le principe de Jordan donne priorité à l’enfant. Il vise à ce que les enfants des Premières nations reçoivent les soins et les services dont ils ont besoin quand ils en ont besoin, sans déni, délai ni interruption en raison de conflits entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ou territoriaux liés au statut d’Indien de l’enfant.

Il y a huit ans, la Chambre des communes a adopté à l’unanimité une résolution en appui au principe de Jordan. Malheureusement, le gouvernement fédéral a opté pour une définition opérationnelle très étroite de ce principe, critiquée par l’Assemblée des Premières nations, la Société canadienne de pédiatrie, UNICEF Canada et la Cour fédérale du Canada. En effet, en 2013, la Cour fédérale a rendu une décision qui a fait jurisprudence : que le principe de Jordan soit mis en œuvre de manière que les enfants des Premières nations reçoivent des services correspondant aux pratiques normalisées des provinces et conformes aux lois en vigueur.

Un rapport historique sur le principe de Jordan publié plus tôt cette année démontre que la réponse du gouvernement est loin de respecter la vision du principe de Jordan proposée par les Premières nations et adoptée par la Chambre des communes.

Dans ce rapport, l’Assemblée des Premières nations, la Société canadienne de pédiatrie et UNICEF Canada réclament au gouvernement de travailler sans délai avec les communautés des Premières nations pour mettre en œuvre une réponse du gouvernement qui reflète la vision préconisée par le principe de Jordan et qui assure aux enfants et aux adolescents des Premières nations les soins auxquels ils ont droit.

Une mobilisation constante s’impose pour s’assurer de donner priorité à la mise en œuvre du principe de Jordan au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Avec les élections fédérales qui approchent, nous pouvons nous assurer que la mise en œuvre complète et adéquate du principe de Jordan soit intégrée à la plateforme de tous les partis politiques.

« Je veux que tous les partis, sans exception, mettent un terme à la discrimination contre ces enfants, qu’il n’y ait plus d’inégalité dans l’un ou l’autre aspect de leur enfance », affirme madame Cindy Blackstock, directrice générale de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, dans une entrevue avec APTN National News.

Pour éviter la discrimination, il faut accorder la priorité aux enfants. Il faut offrir une prestation de services dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection des enfants sans délai ni interruption et démontrer un intérêt marqué pour les besoins culturels et linguistiques des enfants. De plus, tous les ordres du gouvernement doivent collaborer avec les communautés des Premières nations à cerner et régler les ambiguïtés en matière de compétences et le sous-financement dont découlent les cas relevant du principe de Jordan. En clarifiant les responsabilités en matière de compétences et en remédiant au sous-financement déterminé dans chacun des cas, les gouvernements peuvent prévenir les dénis, les délais et les perturbations de services pour les enfants qui se trouvent dans des situations similaires.

D’ici au 19 octobre, adhérez à un mouvement en vue de créer un Canada qui respecte et honore les enfants des Premières nations et qui les a à cœur. Découvrez-en davantage sur le principe de Jordan et trouvez des idées sur la manière dont vous et votre organisation pouvez donner un coup de main dans le site www.fncaringsociety.com/fr/principe-de-jordan.

N’oubliez pas de suivre @Caringsociety et #witness4FNkids sur Twitter pour obtenir les dernières nouvelles de la cause devant les tribunaux. 

La Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada a été créée lors d’une réunion nationale des agences de services à l’enfance et à la famille des Premières Nations (ASEFPN) qui a eu lieu en territoire de la Première Nation Squamish en 1998. Lors de cette rencontre, les délégués ont convenu qu’un organisme national sans but lucratif est nécessaire pour effectuer des recherches, développer des politiques, offrir du perfectionnement professionnel et soutenir le réseautage entre les ASEFPN œuvrant auprès des enfants, des jeunes et des familles des Premières Nations.

 


Droits d'auteur

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Avertissement

L’information contenue dans le présent blogue ne devrait pas remplacer les soins et les conseils d’un médecin. Les points de vue des blogueurs ne représentent pas nécessairement ceux de la Société canadienne de pédiatrie.

Mise à jour : le 30 septembre 2015