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Selon les pédiatres, les jeunes devraient avoir accès à la contraception sans frais, en toute confidentialité

le 9 mai 2019

OTTAWA — Lorsqu’on évalue la contraception, on constate que les coûts et les craintes en matière de confidentialité représentent des obstacles importants pour les jeunes du Canada. C’est pourquoi la Société canadienne de pédiatrie recommande que tous les jeunes aient accès à la contraception de leur choix, confidentiellement et sans frais.

Plus du quart des jeunes qui ne souhaitent pas devenir enceintes n’utilise pas de contraceptifs régulièrement. Les grossesses non désirées peuvent faire dérailler les projets d’une vie et s’associer à des coûts personnels et sociaux importants. En moyenne, les parents adolescents présentent une scolarisation et un revenu moins élevés au cours de leur vie, et ils recourent davantage aux programmes d’aide sociale.

L’an dernier, la SCP a recommandé de privilégier les contraceptifs réversibles à longue durée d’action en première intention pour les jeunes. Néanmoins, les jeunes intéressées par ce dispositif choisissent souvent des contraceptifs moins efficaces, en raison de leur coût initial élevé.

« Les femmes devraient choisir leur mode de contraception en fonction de ce qui leur convient, et non de ce qu’elles peuvent se permettre de payer », déclare la docteure Giosi Di Meglio, spécialiste en médecine de l’adolescence à Montréal et auteure du document de principes de la SCP.

Les jeunes à charge qui ont accès à une assurance médicaments privée affrontent un obstacle supplémentaire, puisque le détenteur de la police (généralement un parent) reçoit un rapport de chaque achat. Le moyen le plus simple de garantir l’accès confidentiel à la contraception pour tous les jeunes consiste à inclure les contraceptifs dans les régimes d’assurance maladie fédéral, provinciaux ou territoriaux. Toute stratégie faisant appel à des assureurs privés doit garantir aux jeunes l’accès à l’assurance familiale privée sans que le parent ou le tuteur le sache ou y participe.

Les grossesses non désirées sont coûteuses pour les systèmes de santé et de services sociaux du Canada. Une étude de 2015 a révélé que les investissements publics directs nécessaires pour offrir une contraception sans frais à toutes les femmes canadiennes diminueraient de moitié les coûts médicaux des grossesses non désirées.

« Il est dans l’intérêt de tous d’aider toutes les femmes à prévenir les grossesses non désirées, affirme la docteure Di Meglio. Il est particulièrement urgent d’agir pour protéger les personnes les plus vulnérables de notre société, c’est-à-dire les adolescents et les jeunes adultes. »

La Société canadienne de pédiatrie exhorte les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à agir rapidement pour que tous les jeunes aient accès aux contraceptifs sans frais et en toute confidentialité. Pour ce faire, elle fait les recommandations suivantes :

  • Les régimes d’assurance maladie fédéral, provinciaux et territoriaux doivent couvrir le coût total de tous les contraceptifs, y compris les préservatifs (condoms), jusqu’à l’âge de 25 ans
  • Les ministères de la Santé doivent fournir des contraceptifs sans frais aux dispensaires publics pour adolescents.
  • Les ministères de la Santé doivent s’assurer que les modèles public-privé procurent aux jeunes l’égalité d’accès aux contraceptifs, en toute confidentialité et sans frais.
  • Si les contraceptifs hormonaux par voie orale ou à courte durée d’action deviennent offerts en vente libre, ils doivent continuer d’être couverts sans frais jusqu’à l’âge de 25 ans.

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Pour en savoir plus ou solliciter une entrevue, prenez contact avec:

Genevieve Brouillette
Spécialiste des relations avec les médias
Société canadienne de pédiatrie
[email protected] | 613.526.9397 poste 247

À propos de la SCP

La Société canadienne de pédiatrie est une association nationale de défense d’intérêts qui prône les besoins de santé des enfants et des adolescents. Fondée en 1922, elle représente plus de 3 300 pédiatres, pédiatres surspécialisés et autres professionnels de la santé des enfants au Canada.

Mise à jour : le 3 juin 2019