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L’évaluation et la prise en charge de l’énurésie en pédiatrie générale

Affichage : le 16 août 2023


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Auteur(s) principal(aux)

James Harris MD, Alisa Lipson MD, Joana Dos Santos MD, Comité de la pédiatrie communautaire

Paediatr Child Health 28(6):369-376.

Résumé

Pour évaluer l’énurésie, un trouble pédiatrique courant, il faut en distinguer la forme monosymptomatique de la forme non monosymptomatique et établir la présence d’affections concomitantes. La prise en charge simultanée des facteurs cooccurrents est le meilleur moyen pour obtenir un résultat satisfaisant. Le traitement commence par l’éducation du patient et de sa famille sur l’évolution naturelle de l’énurésie et par des conseils pratiques sur le comportement. Les données probantes en appui à des interventions particulières sont limitées, et les enfants, et les familles devraient participer au choix du traitement approprié. Les dispositifs d’alarme contre l’énurésie et la desmopressine représentent des possibilités thérapeutiques lorsqu’une intervention plus active est souhaitée. Des améliorations cliniques et des traitements combinés sont en voie de se dégager.

Mots-clés : alarmes contre l’énurésie; desmopressine; énurésie monosymptomatique; énurésie non monosymptomatique; énurésie primaire; énurésie secondaire

Contexte et définitions

L’énurésie, qu’on appelle communément faire pipi au lit et qui désigne des épisodes intermittents d’incontinence urinaire pendant le sommeil chez des enfants de cinq ans et plus, est fréquente en pédiatrie. Les définitions qui s’y rapportent figurent au tableau 1. L’énurésie est attribuable à un retard de la maturation dans un processus de développement normal généralement atteint à l’âge de cinq ans[1]-[4]. Des mécanismes particuliers y contribuent, soit la difficulté à se réveiller associée à une polyurie nocturne et une capacité vésicale relativement faible[5]-[9]. La prévalence s’élève à 15 % à l’âge de cinq ans, à 10 % à l’âge de sept ans et à 5 % à l’âge de dix ans[4]. Non traitée, l’énurésie a une prévalence estimative qui peut atteindre 2 % à l’âge adulte. Selon des études sur les familles, les liens génétiques sont importants[7][8][10][11]. L’énurésie peut avoir des conséquences négatives marquées sur la santé de l’enfant et la vie familiale[12]-[15].

Le présent document de principes révisé repose sur une analyse bibliographique d’articles contenus dans PubMed, la base de données de Cochrane, Ovid et Google Scholar, particulièrement ceux publiés depuis 2010. Les directives cliniques phares proviennent de l’International Children’s Continence Society[1][3]-[5], des directives consensuelles européennes[10], des directives NICE du Royaume-Uni[6] et des directives de l’American Academy of Pediatrics[8]. Des méta-analyses et de récentes études cliniques y ont également été intégrées.

TABLEAU 1. Définitions liées à l’énurésie

Incontinence

Émission involontaire d’urine à un moment et dans un lieu inappropriés chez un enfant de cinq ans ou plus. L’incontinence inclut l’énurésie et l’incontinence diurne. Dans le présent document de principes, le terme « incontinence » désigne l’incontinence intermittente (non continue).

SVUB

Groupe hétérogène de symptômes mictionnels, y compris :

  • la fréquence accrue (≥8 fois/jour) ou réduite (≤3 fois/jour) des mictions,
  • le report des mictions, les manœuvres de rétention,
  • l’incontinence diurne,
  • les mictions impérieuses ou la dysurie (sans infection urinaire),
  • l’interruption du débit,
  • la sensation de vidange incomplète.
Énurésie monosymptomatique Énurésie sans SVUB diurnes
Énurésie non monosymptomatique Énurésie et au moins un indicateur de SVUB

Énurésie primaire

Désigne un enfant qui n’est jamais parvenu à contrôler sa vessie la nuit

Énurésie secondaire

Désigne un enfant qui a vécu une période de propreté de plus de 6 mois avant de présenter une énurésie. Souvent associée à une affection psychologique ou physique.

CVP (en mL)

Formule pour calculer le volume : 30 + [âge (en années) × 30] jusqu’à l’âge de 12 ans. La CVP chez l’adulte correspond à environ 400 mL.

<65 % de la CVP évoque une faible capacité vésicale.

>130 % de la CVP pendant la nuit évoque une polyurie nocturne.

CVP capacité vésicale prévue; SVUB symptômes des voies urinaires basses

Traduction et adaptation autorisées des références 1,3

L’évaluation et le diagnostic d’énurésie

 1. Distinguer l’énurésie monosymptomatique de l’énurésie non monosymptomatique et l’énurésie « primaire » de l’énurésie « secondaire »

Un dépistage actif s’impose pour distinguer l’énurésie monosymptomatique de l’énurésie non monosymptomatique. De légers symptômes des voies urinaires basses (SVUB) diurnes sont courants. En effet, ils touchent jusqu’aux deux tiers des enfants énurétiques. En leur présence (c’est-à-dire en cas d’énurésie non monosymptomatique), il faut d’abord s’occuper des SVUB, dont le soulagement peut avoir comme conséquence secondaire d’atténuer l’énurésie. En revanche, le traitement de l’énurésie est moins susceptible de réussir en présence de SVUB non dépistés et non traités. Le recours à un questionnaire canadien validé rend le dépistage plus efficace[16].

Certains SVUB, y compris les mictions impérieuses, la fréquence accrue des mictions (huit fois par jour ou plus) et l’incontinence, sont indicateurs d’une hyperactivité vésicale, qui est généralement un trouble fonctionnel[1]. D’autres SVUB, y compris la dysurie (sans infection urinaire), la miction interrompue, l’hésitation, les manœuvres de rétention, la faible fréquence des mictions (trois fois par jour ou moins) et la sensation de vidange incomplète, sont indicateurs de mictions dysfonctionnelles (l’incapacité de relâcher les muscles du plancher pelvien pendant la miction) ou d’une obstruction des voies urinaires basses. En cas de SVUB graves, nombreux ou atypiques, une consultation en urologie est appropriée[1][3][17].

Pour distinguer l’énurésie primaire de l’énurésie secondaire, le clinicien doit demander si l’incontinence nocturne a été suivie d’une période de propreté d’au moins six mois. Les enfants atteints d’énurésie secondaire doivent être soumis au dépistage d’affections concomitantes courantes d’origine organique, d’affections médicales moins courantes et de facteurs de stress psychosociaux. Si aucun facteur précipitant évident n’est observé, on peut respecter les recommandations thérapeutiques relatives à l’énurésie primaire[1][10].

2. Déterminer les affections concomitantes courantes

La constipation : La constipation non diagnostiquée peut provoquer à la fois des SVUB et une énurésie. Lorsqu’elle n’est pas traitée, elle s’associe à un échec du traitement de l’énurésie. On passe souvent à côté de la constipation chez les enfants d’âge scolaire parce que leurs parents sont moins au courant des situations de transit intestinal anormal ou peu fréquent que chez les enfants plus jeunes. Dans une étude récente, 82 % des enfants atteints d’une énurésie simple et primaire étaient constipés[18]. Le traitement de la constipation seule a résolu l’énurésie chez plus de la moitié des enfants touchés[19], ce qui confirme l’interaction entre la vessie et le fonctionnement intestinal. La prise en charge de la constipation peut être perçue comme une approche de santé intestinale favorable à la vessie[20][21]. L’information adaptée aux familles sur les saines habitudes intestinales figure dans le site Web Soins de nos enfants de la SCP.

L’obstruction des voies respiratoires supérieures : De nombreuses études ont fait ressortir les liens entre l’apnée obstructive du sommeil et l’énurésie, peut-être rattachés à l’éveil. Le traitement de ce type d’apnée peut contribuer à celui de l’énurésie[18].

3. Envisager des affections moins courantes et des facteurs de stress psychosociaux

En général, les graves affections médicales ne prennent pas la forme d’une énurésie primaire ou secondaire. Dans de rares cas, l’incontinence pendant le sommeil peut être un signe de diabète sucré ou insipide, de maladie rénale, d’hyperthyroïdie, de dysraphie spinale, d’infections, de troubles convulsifs et d’arythmies cardiaques[22]. Il faut également envisager la maltraitance, les traumatismes, les facteurs de stress psychosociaux, y compris l’intimidation, qui peuvent également précipiter l’énurésie.

4. Confirmer l’information sur l’énurésie

La fréquence, la gravité et les conséquences de l’énurésie sont des éléments essentiels de l’anamnèse. Les enfants atteints d’énurésie monosymptomatique ont souvent une seule miction abondante en début de nuit. Ceux dont les SVUB discrets sont causés par une hyperactivité vésicale peuvent présenter des mictions plus fréquentes, mais plus petites, tout au long de la nuit. Des mictions abondantes tout au long de la nuit sont évocatrices d’une polyurie nocturne, qui a des conséquences sur le traitement. L’énurésie qui se répète nuit après nuit est moins susceptible de se résoudre spontanément ou de répondre au traitement que l’énurésie intermittente[6].

5. S’informer de la consommation de liquides

Le professionnel de la santé doit s’informer de la quantité de liquides ingérés et du moment de leur consommation. Certains enfants boivent peu pendant la journée et absorbent la majorité de leurs liquides au retour de l’école, ce qui peut contribuer à la polyurie nocturne[23].

6. Procéder à un examen physique complet

Le professionnel de la santé doit vérifier les paramètres de croissance et évaluer si les amygdales sont hypertrophiées et si l’enfant présente des signes d’anomalie motrice ou sensitive à l’examen de la colonne lombosacrée, des membres inférieurs et de la démarche. Un examen abdominal peut être évocateur de constipation. L’examen génital et la palpation rectale sont facultatifs et doivent dépendre du confort du patient et de l’anamnèse. L’examen des sous-vêtements peut révéler une incontinence urinaire ou fécale. Dans la plupart des cas, l’examen physique est normal.

7. Envisager des examens de laboratoire, un journal des mictions et une mesure des urines

Les examens sont rarement nécessaires et doivent se limiter à l’analyse d’urine. Celle-ci est inutile lorsque le clinicien diagnostique en toute confiance une énurésie primaire monosymptomatique[6]. D’autres études, telles que l’échographie, sont rarement indiquées[1][5][10].

Un journal quotidien écrit des mictions (voir la référence 10) ou une application virtuelle qui en fait office peut être un outil utile pour déterminer ou démêler les symptômes (p. ex., les SVUB diurnes) et surveiller la réponse au traitement.

La mesure du volume des urines peut contribuer à éclairer les choix thérapeutiques lors de l’évaluation des éléments suivants :

  • Une faible capacité vésicale. Pour mesurer le volume maximal d’urine produit en une seule miction sur 24 à 48 heures (c’est-à-dire la plus grosse miction en une journée), l’enfant se soulage dans un contenant gradué aussi souvent qu’il en a besoin tout au long de la journée. Ce contenant est vidé après chaque mesure. Le clinicien compare le volume maximal d’urine à la capacité vésicale prévue de l’enfant, conformément à la formule figurant au tableau 1. Un volume maximal d’urine inférieur à 65 % de la capacité vésicale prévue laisse supposer une faible capacité vésicale.
  • La polyurie nocturne. Pour mesurer les volumes nocturnes, utiliser le poids de la couche ou combiner le volume des mictions recueillies pendant la nuit et de la première miction du matin. Un volume d’urine supérieur à 130 % de la capacité vésicale prévue est indicateur d’une polyurie nocturne.

La prise en charge

En cas d’énurésie primaire monosymptomatique, l’éducation et les paroles rassurantes, indiquant qu’aucun traitement n’est nécessaire, sont le pilier de la prise en charge. Il faut expliquer l’évolution naturelle de l’énurésie, y compris le fait que pratiquement tous les enfants et les adolescents finiront par s’en défaire. Le clinicien doit tenter d’atténuer les sentiments de honte ou de culpabilité, souligner que l’énurésie monosymptomatique est courante et non intentionnelle et qu’elle ne peut être contrôlée ni par des mesures d’incitation positive de « rester au sec » ni par des sanctions après un incident. Afin de se faire rassurer, les enfants qui ne sont pas incommodés par l’énurésie et dont l’estime de soi reste intacte et les familles qui sont d’accord pour en attendre la disparition naturelle doivent se faire confirmer que l’attente est le mode d’action recommandé. Lorsque les enfants sont incommodés par l’énurésie et que leur estime de soi est atteinte, et lorsque les familles sont angoissées par l’énurésie de leur enfant, l’éducation et les paroles rassurantes représentent tout de même le mode de prise en charge initial. Grâce à un counseling approprié, de nombreux enfants et de nombreuses familles peuvent être rassurés.

Le counseling comportemental et motivationnel

Lorsque l’enfant et la famille demeurent angoissés malgré l’éducation et les paroles rassurantes, un counseling comportemental et motivationnel peut aider l’enfant et l’adolescent en attente d’une résolution naturelle[5][6][23][24].

Les stratégies comportementales incluent les éléments suivants :

Les pratiques mictionnelles optimales

  • Vider sa vessie dès le lever et immédiatement avant le coucher.
  • Vider sa vessie fréquemment (viser toutes les deux à trois heures, ou cinq à sept fois par jour). L’utilisation du mode vibration d’une montre ou d’un chronomètre pour planifier les mictions peut contribuer à réduire les SVUB diurnes[25][26].
  • S’asseoir bien droite, les fesses au milieu de la cuvette et les pieds bien à plat sur le sol ou sur un banc, représente la posture optimale pour les filles[5].

La consommation de liquides

  • Boire le matin et l’après-midi, et boire moins après le souper. Certaines études recommandent de consommer 80 % de l’apport total de liquides avant 16 heures.
  • Éviter les boissons caféinées[5].

L’alimentation et le régime

  • Corriger la constipation. Une prise en charge active du régime alimentaire peut s’imposer, y compris la prescription de médicaments et l’orientation en diététique, l’objectif étant une selle molle par jour[21].

Le renforcement positif

  • Planifier des « récompenses » en cas de comportements convenus que l’enfant contrôle, comme les mictions avant le coucher, une consommation généreuse de liquides pendant la journée et l’aide pour nettoyer les draps et les vêtements mouillés. Les « nuits au sec », qui sont indépendantes de la volonté de l’enfant, ne devraient pas faire l’objet de mesures incitatives[6].

Les cliniciens devraient aider les parents à comprendre qu’en cas de stratégies comportementales qui ne fonctionnent pas, ni eux ni les enfants ne sont en cause[24], et que les punitions sont contreproductives.

Les traitements actifs

Lorsque l’enfant et la famille demeurent angoissés malgré l’éducation et les paroles rassurantes, une prise de décision commune avec eux doit éclairer le recours aux traitements actifs[5][6][8][10]. Il est important de tenir un échange honnête sur les risques, les avantages et les probabilités de réussite de chaque traitement actif, sans oublier de continuer d’insister sur la possibilité d’attendre une résolution spontanée.

De nombreux enfants qui trouvent l’énurésie stressante et désagréable et pour qui c’est une source d’affliction réagissent de manière positive à un traitement[13], pourvu que celui-ci soit adopté sans reproche ni jugement. Comme pour toutes les affections, le traitement actif de l’énurésie ne doit pas être pris à la légère, mais être considéré avec compassion et souplesse[12]-[14][18]. Conscients que les adolescents plus âgés ressentent souvent une plus grande détresse psychologique face à leur énurésie que les enfants et les jeunes adolescents, les professionnels de la santé devraient prendre ces patients et leur famille au sérieux et les aborder avec sensibilité. En plus de l’éducation et des paroles rassurantes, il peut être utile de commencer à leur parler des traitements actifs plus tôt.

Il est important de soulager les SVUB et les affections concomitantes reconnaissables, tels que la constipation, chez tous les enfants et les adolescents avant d’opter pour une intervention active[5].

Les dispositifs d’alarme contre l’énurésie

Utilisé depuis les années 1930, le dispositif d’alarme contre l’énurésie réveille l’enfant endormi au début de la miction grâce à un capteur d’humidité. Son utilisation toutes les nuits habitue l’enfant à associer l’alarme à une vessie pleine, puis à finir par se réveiller avant la miction. En plus d’accélérer l’éveil, le dispositif peut également inhiber le réflexe de miction, améliorer la fonction de réservoir de la vessie et même résorber la polyurie nocturne chez certains enfants[20].

Les études sur les dispositifs d’alarme ont démontré un taux de réussite variable (la réussite étant définie par 14 nuits consécutives au sec), qui atteint généralement 60 % à 80 % pour commencer, même si jusqu’à la moitié des enfants peuvent rechuter après l’arrêt de leur utilisation[27]-[30]. À la fois les directives internationales et les études cliniques appuient la reprise du traitement à l’aide du dispositif d’alarme après une rechute[5] et, selon les données probantes, ce système peut guérir tout à fait jusqu’à 50 % des enfants[18][27][31]-[35], par rapport à un taux de rémission spontané annuel de 15 %[36][37].

L’énurésie toutes les nuits résiste davantage au dispositif d’alarme, tandis que l’énurésie peu fréquente (moins d’une fois par semaine) ne favorise pas un entraînement suffisant. Pour que le dispositif puisse être utile, au moins deux épisodes par semaine doivent être recensés[5][24]. Le dispositif est peut-être plus efficace chez les enfants dont la capacité vésicale est normale ou faible que chez ceux qui présentent une polyurie nocturne[38]. Les nouveaux dispositifs portatifs et sans fil peuvent comporter des fonctions et assurer un confort que n’offraient pas les modèles plus anciens.

Il peut falloir du temps pour répondre au traitement. Les signes précoces de réussite incluent le réveil au son de l’alarme sans l’assistance des parents, des mictions énurétiques de plus petit volume, la capacité d’uriner sur la cuvette après le réveil plutôt que d’uriner pendant le sommeil et une diminution de la fréquence des épisodes d’énurésie par nuit[23]. À la fin du traitement, après des nuits consécutives au sec et l’arrêt de l’utilisation du dispositif, une consommation plus importante de liquides en soirée peut améliorer le conditionnement vésical[29][39][40].

Cependant, il est nécessaire de faire preuve de prudence avant d’envisager une telle approche thérapeutique de « surapprentissage ». En présence d’une hyperactivité vésicale ou d’une polyurie nocturne, une consommation élevée de liquides peut accroître la fréquence des mictions et aggraver l’énurésie.

L’incapacité de l’enfant de se réveiller au son de l’alarme représente la principale cause d’échec. Il faut définir les attentes en conséquence. Au début, les parents devront superviser l’utilisation du dispositif : ils doivent d’abord s’assurer de l’installer correctement, réveiller l’enfant lorsque l’alarme retentit (si l’enfant ne se réveille pas lui-même) et l’aider à se rendre aux toilettes puis à se recoucher. Avant d’entreprendre le traitement, il faut discuter avec les parents de ces interventions qui peuvent perturber les cycles de sommeil de la famille. Même les enfants de moins de huit ans peuvent assumer une certaine responsabilité en installant eux-mêmes l’alarme, en sortant du lit pour finir de se vider la vessie après avoir été réveillés par l’alarme, en remplaçant leurs vêtements mouillés par des vêtements secs et en réinitialisant l’alarme à leur retour au lit. Certains experts suggèrent qu’avant le coucher, l’enfant « répète » calmement la séquence qu’il devra exécuter si l’alarme retentit pendant la nuit[55]. Les autres causes d’échec du dispositif incluent la non-adhésion, les problèmes techniques (utilisation incorrecte du dispositif ou utilisation continue de couches conjointement avec le dispositif) ou le trop peu de temps alloué pour que ce traitement fonctionne.

Le dispositif d’alarme ne convient pas à tous les patients ni à toutes les familles, et les taux d’abandon s’élèvent environ à 30 % dans le cadre des études cliniques[18][27]. De nombreuses familles trouvent que l’utilisation du dispositif nécessite trop de temps et d’énergie et perturbe trop leurs cycles de sommeil. L’encouragement des médecins peut renforcer la motivation à effectuer un essai complet, surtout en l’absence d’améliorations en début de traitement. Cependant, il faut soutenir la décision d’une famille qui décide d’abandonner avant la fin d’un essai.

Un suivi clinique est à prévoir au bout des deux premières semaines d’essai pour offrir un soutien et déceler les premiers signes de réussite. L’ajout de rendez-vous de suivi dépend des besoins de l’enfant et de sa famille. Le traitement dure habituellement de 12 à 16 semaines, mais est plus long pour certains enfants[23]. Il doit se poursuivre jusqu’à ce que l’enfant demeure au sec pendant au moins 14 jours consécutifs et être arrêté si aucune amélioration notable n’est observée au bout de six semaines. Selon de récentes données probantes, il serait possible de réduire le taux de rechutes grâce à la prolongation de la période standard de 14 jours consécutifs au sec[30].

La desmopressine

La desmopressine est un analogue synthétique de la vasopressine qui est utilisé pour le traitement de l’énurésie depuis les années 1970. Son utilisation intermittente est recommandée lorsque les familles ne souhaitent pas utiliser un dispositif d’alarme, mais veulent aider leur enfant à contrôler son énurésie périodiquement ou lors d’occasions spéciales (p. ex., lorsqu’il va dormir chez un ami, qu’il fréquente un camp d’été). L’utilisation quotidienne de desmopressine, visant le contrôle complet de l’énurésie, peut être envisagée dans certains cas, mais seulement après avoir discuté de ses avantages potentiels et de ses limites avec l’enfant et la famille.

La desmopressine fonctionne en réduisant à la fois le volume d’urine et la pression intravésicale pendant la nuit. Elle est efficace pour le traitement de l’énurésie grâce à une série de mécanismes sous-jacents et peut être particulièrement utile en cas de polyurie nocturne et d’une capacité vésicale normale (plutôt que faible) le jour (d’après l’anamnèse, le journal des mictions et la mesure des urines)[42]. Son utilisation quotidienne est associée à une réponse complète chez 30 % des enfants, et à une réponse partielle chez 40 % d’entre eux (5,18,42-44). Le taux de rechute atteint 70 % à l’arrêt de la médication[18][42].

La desmopressine est offerte au Canada sous forme de produit orodispersible (à dissolution rapide) ou de comprimé standard. La forme intranasale (sur laquelle reposent la plupart des études de Cochrane) a été interrompue au Canada en raison de son absorption imprévisible et de signalements d’effets secondaires rares, mais graves. Le médicament à dissolution rapide, dont la biodisponibilité et l’efficacité sont supérieures à celles du comprimé standard, a l’avantage supplémentaire d’être administré sans eau[45], mais son coût peut être prohibitif. Le comprimé standard est offert en version générique.

Lorsque la desmopressine est utilisée de manière intermittente, la dose efficace la plus faible est à privilégier. La dose à dissolution rapide habituelle est de 120 mcg, administrée de 30 à 60 minutes avant le coucher. L’effet antiénurétique du médicament est observé peu après son initiation[7], mais si l’enfant ne reste pas sec, la dose peut être doublée à 240 mcg. La dose maximale est de 360 mcg. Il existe un dosage de 60 mcg, qui peut suffire chez certains enfants. La prudence est de mise au moment de la prescription, car le médicament à dissolution rapide est administré en microgrammes, mais le comprimé standard, en milligrammes. Ainsi, une dose de 60 mcg de médicament à dissolution rapide correspond à un comprimé standard de 0,1 mg et une dose de 120 mcg, à un comprimé de 0,2 mg.

Les effets secondaires de la desmopressine sont peu courants[27]. Toutefois, toutes les familles qui envisagent ce traitement doivent être informées des risques associés à l’intoxication par l’eau. Il est possible de prévenir cette intoxication par une restriction rigoureuse de la consommation de liquides à une gorgée lors du brossage des dents, puis à un maximum de 200 mL sur une période d’au moins huit heures (à compter d’une heure avant la prise du médicament jusqu’au lendemain matin). Le médicament ne doit pas être administré lorsque l’enfant doit être réhydraté après le souper à cause de la pratique d’activités sportives en soirée ou d’une maladie qui compromet l’équilibre liquidien[23].

Les directives sur l’utilisation continue de desmopressine préconisent un traitement de trois mois, suivi d’une réévaluation et d’une pause pour déterminer si les symptômes d’énurésie ont disparu[5]-[7]. Les stratégies récentes de sevrage structuré se révèlent prometteuses pour améliorer les taux de guérison définitive[46][47], et une demi-dose est recommandée deux semaines avant l’arrêt du médicament. Si l’énurésie reprend, la dose efficace peut être réutilisée pendant trois mois, puis être de nouveau réduite. Il est important de surveiller les électrolytes sériques environ tous les trois mois chez l’enfant qui prend de la desmopressine en continu (particulièrement l’osmolalité et le sodium sériques).

Des données probantes se dégagent quant aux avantages de combiner les traitements de l’énurésie. Des études qui combinent l’utilisation d’un dispositif d’alarme et de la desmopressine rendent compte de résultats favorables, particulièrement chez les enfants présentant une polyurie nocturne qui ne répondent pas au dispositif d’alarme utilisé seul[27][42][45][47].

Les anticholinergiques

Les médicaments anticholinergiques (antispasmodiques) visent l’hyperactivité vésicale, mais leur inefficacité est démontrée en monothérapie de l’énurésie, et ils provoquent plus d’effets secondaires que la desmopressine[48][49]. Ils ne doivent être utilisés que dans de rares cas, sous la supervision d’un expert en urologie ou néphrologie pédiatrique bien au fait des risques et des événements indésirables qui y sont associés. Ces médicaments peuvent être utiles lorsqu’ils sont combinés à d’autres traitements chez les enfants ayant des SVUB ou dont le profil d’énurésie est caractéristique d’une faible capacité vésicale ou d’une hyperactivité vésicale (petites mictions nocturnes fréquentes) qui n’ont pas répondu à d’autres traitements. Avant de commencer à administrer un anticholinergique, il est bon de procéder à une échographie ou une débitmétrie urinaire afin de s’assurer d’un volume résiduel infime ou inexistant après la miction. L’oxybutynine est le principal anticholinergique à être prescrit au Canada, même si la toltérodine et la solifénacine sont peut-être associées à moins d’effets secondaires[49]-[51].

Les tricycliques

Par le passé, les antidépresseurs tricycliques étaient utilisés pour le traitement des enfants atteints d’énurésie, mais en raison de leurs graves effets indésirables sur les systèmes cardiovasculaire et neurologique, ils ne doivent être prescrits que dans des situations exceptionnelles, sous l’étroite supervision d’un clinicien expert dans leur utilisation[52][53].

Les autres traitements

Les enfants qui ne répondent pas à l’éducation et aux paroles rassurantes, aux modifications comportementales, au dispositif d’alarme ou à la desmopressine et qui éprouvent une détresse psychologique marquée devraient être orientés vers un expert de l’énurésie qui envisagera des explorations plus approfondies et d’autres traitements. Les familles doivent alors être avisées que les données probantes en appui à ces possibilités thérapeutiques sont limitées et que les recherches pour en déterminer l’efficacité se poursuivent.

Le mirabégron

Le mirabégron est un agoniste sélectif des récepteurs bêta-3-adrénergiques présents dans la paroi vésicale. Utilisé pour le traitement de l’hyperactivité vésicale, il provoque le relâchement du détrusor, comme le font les médicaments anticholinergiques. Il ne provoque toutefois pas de constipation ni n’entraîne les effets secondaires courants liés aux médicaments anticholinergiques et peut être utile pour les enfants atteints d’énurésie non monosymptomatique et d’hyperactivité vésicale qui souffrent également de constipation ou qui éprouvent des effets indésirables causés par des médicaments anticholinergiques[9][54]-[56]. De rares cas d’hypertension ont été déclarés[55][56]. Si le traitement au mirabégron est envisagé, il est recommandé d’orienter l’enfant en urologie pédiatrique. La surveillance de la tension artérielle et des volumes résiduels postmictionnels est recommandée avant d’entreprendre le traitement et pendant le suivi.

La neuromodulation

Dans de très rares situations, et seulement en cas de détresse psychologique extrême, la neuromodulation peut être envisagée chez les enfants plus âgés et les adolescents présentant une énurésie monosymptomatique primaire réfractaire. La neurostimulation électrique transcutanée fournit une stimulation électrique aux nerfs sacrés responsables du contrôle de la vessie. Selon des données probantes préliminaires, elle peut être sécuritaire et efficace pour le traitement de l’énurésie réfractaire chez les enfants[57]-[59]. C’est une intervention non invasive qui exerce une stimulation électrique par des électrodes adhésives fixées à la peau au niveau des vertèbres S2 à S4. Les familles peuvent acheter ou louer le dispositif auprès d’une clinique de physiothérapie, et le traitement est généralement recommandé sur une période de huit à 12 semaines. D’autres modalités de neurostimulation sont à l’étude, et les spécialistes peuvent les envisager dans les cas d’énurésie non monosymptomatique réfractaire.

Recommandations pour les cliniciens

1. L’éducation et les paroles rassurantes sont les piliers de la prise en charge de l’énurésie monosymptomatique, ou « simple ». Les échanges avec la famille au sujet de l’énurésie peuvent contribuer à démystifier le problème et soulager la culpabilité ou la honte chez les enfants et les parents. Souligner que :

    • l’énurésie est courante et représente un retard dans le processus normal d’atteinte de la continence nocturne.
    • l’énurésie n’est pas intentionnelle et ne peut pas s’améliorer par l’imposition de « conséquences » quand l’enfant mouille son lit.
    • les stratégies motivationnelles axées sur les comportements que l’enfant contrôle peuvent souvent réduire l’énurésie, particulièrement au fil du temps et avec la participation et le soutien d’un clinicien de confiance.

2. Procéder à l’anamnèse et à l’examen physique pour déterminer si l’énurésie est le bon diagnostic, pour distinguer l’énurésie monosymptomatique de l’énurésie non monosymptomatique et pour écarter les affections concomitantes courantes, particulièrement la constipation, les troubles développementaux et psychiatriques et l’obstruction des voies respiratoires supérieures.

3. Les symptômes des voies urinaires basses ne sont pas nécessairement évidents, à moins qu’un clinicien ne s’informe expressément de leur présence. Lorsqu’ils sont bel et bien présents, commencer par les soulager ou les traiter conjointement avec le traitement de l’énurésie. Il convient d’orienter l’enfant en urologie en cas de symptômes graves, nombreux ou inhabituels.

4. Collaborer avec les patients et les familles pour déterminer si le traitement est nécessaire ou souhaité. Tenir compte des répercussions de l’énurésie sur l’estime de soi de l’enfant, ainsi que de facteurs familiaux comme la motivation, le soutien et les ressources disponibles. Afin de se faire rassurer, les enfants qui ne sont pas incommodés par leur énurésie et dont l’estime de soi reste intacte et les familles qui sont d’accord pour en attendre la disparition naturelle doivent se faire confirmer que l’attente est le mode d’action recommandé.

5. Le patient qui éprouve de la détresse à cause de son énurésie peut bien répondre à un traitement actif comme un dispositif d’alarme ou l’utilisation intermittente de desmopressine. Si ces deux traitements actifs échouent et que d’autres mesures sont souhaitées, diriger le patient vers un expert de l’énurésie pour envisager des examens plus approfondis et d’autres possibilités de traitement actif.

Remerciements

Les auteurs remercient particulièrement Penny Miller, Ph. D., ainsi que les docteurs Afshar Kourosh et Lane Robson qui ont participé au présent document de principes. Ils remercient également les docteurs Niraj Mistry et Michael Winters (du Children’s and Women’s Health Centre de la Colombie-Britannique) pour leur analyse d’expert. Le comité de la pharmacologie et des substances dangereuses et le comité de la santé mentale et des troubles du développement de la Société canadienne de pédiatrie ont également révisé le document de principes.


COMITÉ DE LA PÉDIATRIE COMMUNAUTAIRE DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE (octobre 2022)

Membres : Peter Wong MD (président), Marianne McKenna MD (représentante du conseil), Michael Hill MD, Audrey Lafontaine MD, Meta van den Heuvel MD, Alisa Lipson MD (2015-2021)

Représentante : Karen Cozens MD (section de la pédiatrie communautaire)

Auteur (s) principal (aux): James Harris MD, Alisa Lipson MD, Joana Dos Santos MD


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Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.

Mise à jour : le 9 février 2024