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Un port d’attache pour les pédiatres. Une voix pour les enfants.

Déclaration de la Société canadienne de pédiatrie au sujet de l’interdiction d’entrée des immigrants aux États-Unis

le 6 février 2017

OTTAWA— Les enfants ne choisissent pas d’être des réfugiés ou des immigrants. Ils accompagnent leur famille qui cherche un abri, fuit la persécution et souhaite contribuer à la société. Avant de quitter leur pays d’origine, de nombreux enfants et leur famille connaissent la violence, la faim, la séparation et d’autres atrocités, qui peuvent avoir des effets permanents sur leur santé et leur développement. Il faut offrir une protection, des soins et un soutien aux enfants afin qu’ils mènent une vie saine et enrichissante.

Le récent décret présidentiel des États-Unis, qui interdit aux réfugiés et aux immigrants en provenance de pays à prédominance musulmane d’entrer aux États-Unis, menace le bien-être d’innombrables enfants, adolescents et familles. De nombreuses familles ont été séparées et certaines, détenues. Les dommages potentiels à leur santé à court et à long terme sont indéniables.

Récemment, toutes les formes de xénophobie, y compris les discours de haine et les rhétoriques racistes les plus odieuses, se sont mises à augmenter tant au Canada qu’ailleurs. Le ton et le contenu négatifs et parfois menaçants du discours public ont de quoi inquiéter.

Aux États-Unis, les pédiatres signalent une anxiété croissante chez les enfants immigrés sans papiers, de même que chez les enfants américains inquiets pour leurs amis. Les remarques incendiaires, les discours haineux et les commentaires racistes ont des retombées négatives marquées sur la santé mentale, sans compter qu’ils incitent à la violence. Ils ne doivent être tolérés en aucune circonstance.

La Société canadienne de pédiatrie est fermement convaincue que chacun mérite le respect, sans égard à la culture, à la confession religieuse, à l’identité ou à la citoyenneté. Nous croyons en des politiques humanitaires et inclusives pour les immigrants et les réfugiés, des politiques en accord avec l’identité de notre nation, qui est à la fois forte, cohésive et pluraliste.

Même si la Société canadienne de pédiatrie félicite les gouvernements fédéral et locaux qui se sont engagés à offrir refuge aux ressortissants touchés par ce décret, il y a plus à faire.

Nous exhortons le gouvernement fédéral à prendre les mesures suivantes :

  • Accroître le nombre de réfugiés qui seront acceptés au Canada en 2017.
  • Accroître le nombre de réfugiés d’Irak et de Syrie parrainés par le secteur privé qui pourront venir au Canada en 2017.
  • Continuer de s’assurer que les Canadiens ayant une double nationalité avec l’un des sept pays touchés par l’interdiction d’entrée aux États-Unis puissent traverser la frontière américaine avec un passeport canadien valide.
  • Suspendre l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs, afin que les réfugiés qui se voient refuser l’entrée aux États-Unis puissent venir au Canada.
  • Diriger une réponse mondiale à la réinstallation des réfugiés.

Une société sécuritaire et pluraliste qui célèbre la diversité est essentielle à la santé et au bien-être des enfants et des adolescents. À titre de société nationale représentant les pédiatres du Canada, nous croyons que l’ouverture et le respect seront bénéfiques à tous les enfants et les adolescents et au monde en général.

 

À propos de la SCP

La Société canadienne de pédiatrie est une association nationale de défense d’intérêts qui prône les besoins de santé des enfants et des adolescents. Fondée en 1922, elle représente plus de 3 300 pédiatres, pédiatres surspécialisés et autres professionnels de la santé des enfants au Canada.

Mise à jour : le 6 février 2017