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Le carrefour de pédiatrie sociale rencontre les enfants et les familles là où ils vivent

Affiché le 5 juin 2018 par la Société canadienne de pédiatrie | Permalink

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« Quand on me demande comment ça se passe à la clinique, je réponds : vous voulez dire le carrefour? », raconte la docteure Sue Bennett au personnel de la SCP qui vient visiter le carrefour de pédiatrie sociale.

Elle a raison. Le carrefour de pédiatrie sociale, un lieu consacré à la santé et au mieux-être des enfants et des adolescents situé dans le quartier de Vanier, à Ottawa, a une ambiance bien différente. Des divans confortables meublent la salle d’attente, et dans la cuisine, les parents peuvent se prendre un café et les enfants, une collation.

Le carrefour de pédiatrie sociale offre des services de santé et des services sociaux bilingues, complets et intégrés aux enfants et aux adolescents qui habitent ce quartier diversifié, mal desservi et riche en besoins ou qui y fréquentent l’école.

Le carrefour est formé de pédiatres et de travailleurs sociaux, d’une infirmière praticienne, de professionnels de la santé mentale, d’avocats et d’un coordonnateur pour répondre aux divers besoins de santé et besoins sociaux connexes des enfants, des adolescents et des familles du quartier.

Cette équipe intégrée rencontre des enfants, leurs parents et toutes les personnes importantes de leur vie autour d’une table de cuisine. Des collations santé sont déposées au centre de la table, et une aire de jeux est aménagée à quelques pas, au cas où l’enfant se sentirait trop stressé pour s’asseoir avec les adultes ou qu’il s’ennuierait. « Les gens sont bien mieux disposés à raconter leur histoire s’ils sont à l’aise et qu’ils se sentent en sécurité, affirme la docteure Bennett. S’ils ont confiance en nous, nous pouvons mieux les aider à réaliser leurs objectifs et, bien sûr, leurs rêves. »

L’inspiration pour le carrefour a germé en 2009, lorsque la docteure Bennett a visité le tout nouveau Centre de pédiatrie sociale de Gatineau. « Je me suis dit que nous devions implanter ce magnifique modèle de soins aux enfants en Ontario », se souvient la docteure Bennett. En 2015, les docteures

Bennett et Leigh Fraser-Roberts, codirectrices médicales du carrefour, ont fait une demande de subvention au Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté de l’Ontario. Ils l’ont obtenu, et c’est ainsi que le carrefour de pédiatrie sociale Vanier a ouvert ses portes en août 2017, dans le cadre d’un projet pilote de trois ans.

Inspiré du modèle créé par le docteur Gilles Julien, considéré comme le père de la pédiatrie sociale au Canada, le carrefour Vanier, qui repose sur les principes de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, est conçu pour tenir compte de l’ensemble des besoins de l’enfant au sein de sa famille et de la communauté. Avec l’enfant et sa famille, les membres du personnel créent un plan de santé et de services sociaux personnalisé, puis ils en assurent la mise en oeuvre en coordonnant les services et en assurant la défense des enfants et des familles, en fonction des besoins.

Tenant compte de besoins comme le logement, l’emploi, les problèmes d’immigration, l’insécurité alimentaire, la sécurité et les problèmes scolaires, le plan aide souvent les parents et les familles tout autant que les enfants. « Notre plan est très différent des plans médicaux habituels, explique la docteure Fraser-Roberts. Il s’agit de responsabiliser les enfants et leur famille pour optimiser le potentiel de l’enfant. Lorsque vous les responsabilisez et les soutenez, vous voyez à leurs intérêts. »

En plus d’intégrer les services de santé et les services sociaux, le centre est un véritable carrefour pour la communauté, car on y propose des activités de promotion de la santé. Entre autres, un programme de danse, un programme de musique du nom d’Orkidstra et un centre de garde et d’enseignement y sont offerts. Le carrefour accueille d’autres organisations et associations communautaires, ce qui réduit les obstacles à l’accès.

Selon la docteure Fraser-Roberts, ces activités supplémentaires sont importantes, parce que le modèle tient compte de tous les besoins de l’enfant et que pour fonctionner, il doit aussi être stimulé par la communauté.

La docteure Bennett acquiesce et ajoute : « Nous évaluons l’enfant dans son ensemble, au sein de sa famille, de la communauté. Nous pouvons ainsi tenir compte d’inégalités en santé que nous ne pourrions peut-être pas aborder dans un modèle de service médical. »

Le carrefour Vanier est la seule clinique de pédiatrie sociale de l’Ontario qui épouse le modèle du docteur Julien, mais les docteures Bennett et Fraser-Roberts espèrent que ce ne sera pas la dernière. « Nous aimerions en voir d’autres en Ontario et ailleurs, espère la docteure Fraser-Roberts. À la fin du projet pilote, nous aimerions avoir une idée du fonctionnement du modèle en Ontario, un modèle qui pourrait fonctionner dans d’autres provinces. »

Pour en savoir plus sur le carrefour de pédiatrie sociale Vanier, consultez le site www.cscvanier.com/fr/jeunesse/p%C3%A9diatrie-social-de-vanier.


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L’information contenue dans le présent blogue ne devrait pas remplacer les soins et les conseils d’un médecin. Les points de vue des blogueurs ne représentent pas nécessairement ceux de la Société canadienne de pédiatrie.

Mise à jour : le 5 juin 2018