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Le développement de la petite enfance au Canada :  Les données probantes sont là, mais pas l’argent

le 22 décembre 2009

OTTAWA – Le plus récent numéro du journal de la Société canadienne de pédiatrie fait ressortir l’état du développement de la petite enfance au Canada qui, selon les collaborateurs, n’est pas à la hauteur des bienfaits potentiels qu’il peut apporter non seulement à chaque enfant et à leur famille, mais également à l’ensemble de la société. Les données scientifiques appuient les répercussions du développement de la petite enfance sur la santé, le bien-être, l’apprentissage et le comportement, non seulement pendant l’enfance, mais plus tard dans la vie. Pourtant, le Canada se situe au dernier rang des pays industrialisés en matière d’investissement dans les programmes destinés à la petite enfance.

« Il est temps que le Canada comble l’écart entre ce qu’il sait et ce qu’il fait pendant la petite enfance », écrivent les rédacteurs en chef invités, le docteur Clyde Hertzman, directeur du partenariat d’apprentissage de la petite enfance de l’université de la Colombie-Britannique, et le docteur Robin Williams, médecin conseil en santé publique de la région du Niagara, en Ontario.
« Chaque jour, les pédiatres et les médecins de famille voient d’innombrables enfants ayant des troubles du comportement, des troubles affectifs et des maladies ou des traumatismes, préviennent les rédacteurs en chef. Si on ne fait rien, les coûts de santé et d’éducation augmenteront, sans oublier la perte de prospérité ainsi que les coûts accrus des services sociaux et d’incarcération. »

Les articles de ce numéro portent sur les préceptes économiques et probants afin d’accroître les investissements durables dans le développement de la petite enfance au Canada. Ci-dessous figurent quelques faits saillants :

Quality is free: A cost-benefit analysis of early child development milestones

Cet article démontre que même si les projets de développement de la petite enfance de qualité coûtent cher, le rendement du capital investi est énorme et que les programmes se paient pratiquement d’eux-mêmes. Pourquoi? D’abord, les interventions en petite enfance incitent les enfants à demeurer à l’école plus longtemps, ce qui en fait des adultes plus aptes à l’emploi et capables de produire un meilleur revenu. Ensuite, les programmes et les services en petite enfance réduisent la nécessité de recourir à des programmes correctifs coûteux plus tard, tels que l’éducation spécialisée et le traitement médical. Les auteurs de cet article estiment que l’augmentation des recettes fiscales et la baisse des dépenses gouvernementales en résultant s’élèvent à 13,1 milliards de dollars.

The state of child development in Canada: Are we moving toward, or away from, equity from the start?

L’état du développement de la petite enfance au Canada ne s’améliore pas. En fait, il pourrait être à la baisse. Selon le rapport 2008 du Centre de recherches de l’UNICEF Innocenti (IRC), le Canada se situe en dernière place (à égalité avec l’Irlande) des 26 pays industrialisés en matière de programmes et services de développement destinés aux enfants, aux mères et aux éducatrices. La Commission des déterminants sociaux de la santé de l’Organisation mondiale de la santé recommande que les gouvernements établissent la couverture universelle d’un ensemble complet de programmes et de services de développement du jeune enfant, indépendamment du taux de défavorisation des parents. La réponse du Canada en matière de politiques publiques devant les données croissantes sur l’importance des premières années est la plus faible des pays industrialisés. Cet article permet d’examiner comment le Canada peut commencer à s’amender en se penchant avec sérieux sur le développement de la petite enfance.

Best practices for parents: What is happening in Canada?

Les recherches démontrent que les soins aux enfants et le rôle des parents constituent les principales influences sur le développement des enfants. Même si plus de 90 % des parents s’entendent pour affirmer que leur rôle parental est le plus important de leur vie, ils en savent très peu sur la croissance et le développement des enfants. C’est l’une des constatations du Invest in Kids National Survey of Parents of Young Children. Cette enquête révèle également les nombreux écueils dans l’éducation sur le rôle parental, qui tend à être constituée d’information superficielle de courte durée et qui ne recense généralement pas à qui elle est donnée et si elle est efficace.

Améliorer la santé par une transformation des politiques publiques

La Société canadienne de pédiatrie demande à tous les échelons du gouvernement d’agir par des politiques et interventions probantes pour répondre aux enjeux fondamentaux qui déterminent la santé des enfants et des adolescents. Ce résumé du rapport de la situation En faisons-nous assez? 2009 de la SCP traite de secteurs d’amélioration essentiels, y compris les soins et l’apprentissage de la petite enfance. Pour la première fois, le rapport contient une évaluation de la pauvreté, l’un des principaux facteurs d’une mauvaise santé. Lorsque les enfants vivent dans une famille qui éprouve de la difficulté à leur fournir les besoins fondamentaux, leur santé en souffre. D’autres secteurs essentiels sont abordés, comme le tabagisme, la santé mentale, la prévention des blessures et les effectifs pédiatriques.

 

À propos de la SCP

La Société canadienne de pédiatrie est une association nationale de défense d’intérêts qui prône les besoins de santé des enfants et des adolescents. Fondée en 1922, elle représente plus de 3 300 pédiatres, pédiatres surspécialisés et autres professionnels de la santé des enfants au Canada.

Mise à jour : le 25 juin 2012